Lancement du projet DEMOCLES
Pour une gestion des déchets du bâtiment au service de l’économie circulaire
Alors que la loi de transition énergétique devrait confirmer pour 2020 l’objectif de 70% des déchets du bâtiment recyclés, 28 organismes, entreprises et administrations* se mobilisent au sein de DEMOCLES pour faire progresser le recyclage des éléments de second œuvre issus des chantiers de démolition/réhabilitation. DEMOCLES est un projet collaboratif ambitieux et inédit dans le secteur du bâtiment qui s’inscrit dans une logique d’économie circulaire.
Gestion des déchets du bâtiment : la nécessité de faire évoluer les pratiques
Les 10 millions de tonnes de déchets du second œuvre, représentant plus du quart des déchets du bâtiment, sont encore trop peu triés et valorisés. Or, la loi de transition énergétique devrait confirmer pour 2020 l’objectif de 70 % de taux de réemploi/recyclage des déchets du bâtiment. Cet objectif ne sera atteint que si les pratiques sectorielles évoluent malgré les freins identifiés : difficultés à se comprendre, méconnaissance des responsabilités et savoir-faire de chacun, cadre réglementaire relatif aux déchets du bâtiment mal connu, curage sélectif des éléments de second œuvre considéré à tort comme coûteux, etc. Cependant, des leviers pour faire évoluer les pratiques en faveur du tri et du recyclage émergent. Des solutions pour la gestion des déchets se développent, le coût de valorisation des déchets non triés augmente et le curage sélectif représente un véritable relais de croissance pour les entreprises de déconstruction. On estime que 10.000 emplois pourraient être créés sans augmentation du coût global de gestion des déchets si l’on atteint l’objectif de 70% de taux de recyclage. C’est ainsi que 28 organismes, entreprises et administrations* ont décidé de mettre en œuvre une démarche collaborative afin de faire évoluer la gestion de la fin de vie des éléments de second œuvre issus des chantiers de démolition/réhabilitation, donnant naissance à DEMOCLES. Ce projet vise à définir les modalités techniques de mise en œuvre d’une gestion des déchets maximisant leur recyclage, dans le respect des équilibres économiques de chacun.
Une gouvernance collective et volontaire inédite dans le secteur du bâtiment
Huit organismes (AIMCC, AMF, CNLRQ, FIEEC, Récylum, SNED, SRBTP, UNTEC) représentatifs de l’ensemble de la chaîne des acteurs concernés (maîtrise d’ouvrage/d’œuvre, entreprises du bâtiment, gestionnaires de déchets et fabricants de matériaux / équipements) se sont formellement engagés ce 19 novembre à collaborer avec les soutiens du ministère de l’Ecologie, du ministère de l’Économie, et de l’ADEME. Une telle gouvernance dans le domaine des déchets de second œuvre du bâtiment constitue une première et permettra une approche globale. La coordination du projet a été confiée à Récylum, éco-organisme à but non lucratif agréé pour promouvoir et organiser le recyclage des équipements électriques et électroniques du bâtiment.
Une approche opérationnelle et pragmatique
Afin de savoir de quoi on parle précisément, 10 chantiers tests réalisés et financés par l’Ademe, les sociétés Ares services, GTM (filiale de VINCI Construction France) et Nantet, permettront d’identifier le gisement de déchets, d’inventorier les freins et leviers en matière de gestion des déchets et de mesurer les économies que permettrait la valorisation des éléments de second œuvre préalablement déposés sélectivement au lieu de leur destruction en mélange. Ces données seront analysées par 4 groupes de travail impliquant des acteurs de terrain (dépose sélective, valorisation des déchets, maîtrise d’ouvrage, formation) et permettront de préciser les modalités techniques de dépose sélective des éléments de second œuvre que pourrait adopter la profession, ainsi que des recommandations pour la maîtrise d’œuvre/d’ouvrage (prise en compte de la gestion des déchets en amont des chantiers et traçabilité) ou encore pour la formation des conducteurs de chantier et des opérateurs de la dépose. Les conclusions de DEMOCLES sont attendues pour fin 2015.
* COPIL : Ademe, AIMCC (association des industries de produits de construction) ; AMF (association des maires de France) ; CNLRQ (comité nationale de liaison des régies de quartier) ; FIEEC (fédération des industries électriques et électroniques et de communication) ; ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie ; ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique ; Récylum (éco-organisme) ; SNED (syndicat national des entreprises de démolition) ; SRBTP (syndicat des recycleurs du BTP) ; UNTEC (union nationale des économistes du bâtiment).
Membres des groupes de travail : Ares services, FILMM (Syndicat National des Fabricants d’Isolants en Laines Minérales manufacturées), GTM Bâtiment (filiale de Vinci Construction France), Iceb, IDF Démolition, Nantet, Nexity, Paprec Chantiers, Placoplâtre, Siniat, SNRMP (Syndicat National de Recyclage des Matières Plastiques), région Ile-de-France, région Rhône-Alpes, Solover, UPB (Union des Plastiques du Bâtiment), ville de Lyon, VIE de Vinci.